Les oubliés de la Mannschaft – Partie 1: gardiens de but

4-0 d’entrée contre le Portugal : l’Allemagne semble fin prête à glaner une 4ème Coupe du Monde ! Mais lorsqu’elle aura infligé un  8-0 au Brésil en finale (grâce à un octuplé de Thomas Müller, bien aidé par l’expulsion de Neymar pour simulation), tous les allemands ne seront pas aux anges ; certains vont même s’en mordre les doigts. Eh oui, le nombre de places est limité à 23, et beaucoup de joueurs ayant participé au formidable renouveau de la Nationalmannschaft depuis 2004 sont restés sur le carreau. Blessures, choix de carrière douteux, méforme… ce ne sont pas que les matchs, mais aussi les carrières qui se jouent parfois sur des détails. Cet été, parmi les gardiens de l’équipe d’Allemagne, on aurait pu voir :

René Adler

Quelle classe, un gardien de la Mannschaft avec un nom pareil (Adler signifie « aigle » dans la langue de Goethe) ! René se fait connaitre début 2007 en enchainant les arrêts-réflexes au Bayer Leverkusen, où même le taulier Hans-Jörg Butt est obligé de retourner sur le banc. Au top de sa forme en 2010, et alors qu’il est incontestablement le meilleur gardien du pays, l’allemand au prénom français se blesse méchamment aux côtes, loupe le mondial Sudaf’, et doit céder sa place de titulaire en sélection à Manuel Neuer, indéboulonnable depuis. Il ne retrouvera jamais son niveau. Pire, il gâche aujourd’hui sa carrière dans un Hambourg SV en perdition, tout juste sauvé de la relégation cette année. Triste.

Timo Hildebrand

Kahn et Lehmann sont en fin de carrière ? Kein Problem ! 3ème gardien pendant la coupe du monde 2006, champion d’Allemagne avec Stuttgart la saison suivante, Timo Hildebrand était l’Elu, le futur « Torwart » numéro 1 de la Nationalelf, le futur meilleur gardien du pays. Oui, mais en fait non. Après une année bien trop mitigée au FC Valence (malgré une victoire en Copa del Rey) où il devait prendre la relève du grand Canizares, 2 ans à Hoffenheim, puis 3 petits matchs au Sporting Portugal, Hildebrand traine désormais sa crinière blonde du coté de Schalke. En tant que deuxième gardien. Après le mondial 2006, Xavier Naidoo chantait pourtant à son sujet : „Bientôt, c’est ton nom que le pays scandera après les tirs aux buts ! ». Hum.

Tim Wiese

Wiese, c’est plus de 250 matchs de Bundesliga dans les gants, 6 sélections avec la Mannschaft et des participations au Mondial 2010 et à l’Euro 2012. Jamais « nummer 1 » outre-Rhin, le rhénan n’en demeurait pas moins une valeur sûre, un genre de Mickael Landreau avec une tête de hardeur des 90’s. Malheureusement pour lui, ses deux dernières saisons ressemblent davantage à un mauvais porno qu’à une fin de carrière glorieuse. Après l’Euro, c’est d’abord Joachim Löw qui affirme ne plus compter sur lui. Ensuite, Tim déclare vouloir quitter le Werder Brème pour rejoindre l’étranger, refuse une offre de Real de Mourinho (!) et signe finalement à Hoffenheim. Pour le projet sportif, sans doute. Là-bas, il est d’emblée nommé capitaine, mais doit rendre le brassard la même année en raison de ses piètres performances. Tim passe du statut de capitaine à celui de 3ème gardien en quelques mois, et se fait même virer du groupe pour mauvais comportements. Aujourd’hui, pendant que ses anciens partenaires essaient de décrocher une quatrième étoile, il fait le kéké en publiant des selfies de son body nouvellement buildé. A 32 ans, pas sûr que ça l’aide à relancer sa carrière.

Par FJJ